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18 mai 2014 7 18 /05 /mai /2014 22:22

je t'avais confié le petit garçon, depuis si longtemps en moi... tu le serrais dans tes bras. tu le choyais. et, au creux de tes bras, il sentait enfin la chaleur si lointaine maintenant... et je vous regardais, si beaux, aux yeux si grands, en noyade mutuelle... et j'étais bien... 

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11 novembre 2007 7 11 /11 /novembre /2007 17:25

j’ai vu les mondes s’éloigner, les dimensions premières de la perception partir au loin, se cacher derrière des filtres, des écrans, des intermédiaires modificateurs. phénoménologie des machines, perception première des capteurs que je jette entre le monde et moi. dimensions nouvelles introduites par ces systèmes. je quitte la terre, non pas en partant pour des planètes lointaines, mais en insérant entre elle et moi ces écrans de verre, ces informations multiples aux couleurs des hommes. je quitte les autres, car je ne suis plus présent au monde dans ses dimensions immédiates, dans ses relations humaines en proximités. que tu sois à mes coté ou au loin derrière les vents, que ton regard aux couleurs multiples plonge en moi ou me dévisage, ce n’est plus mes traits qui se dressent face à toi, mais le reflet de mon avatar distant… et lorsque je succombe aux rouges feux des feuilles d’automne ou que je me noie dans le tapis mordoré des extrémités d’arbre en couverture des eaux, lorsque je vois le ciel se refléter tout en nuages barrés d’avions, lorsque je respire les fleurs au son des diesels alentour, j’ai le sentiment d’être le dernier spectateur de l’immédiateté de l’homme à la nature, celui qui voit la fin de la présence des hommes au monde, la fuite dans des cavernes virtuelles…

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30 octobre 2007 2 30 /10 /octobre /2007 08:05

je les avais convoqués tout les trois et alignés là devant un mur. il avait été décidé d’éliminer du langage toute trace de collectivité, symbole hargneux du lien à l’autre, aliénation éternelle… je tu il, unicité de l’être, sans liens entre eux, liberté totale, règne anarchique de l’individu, barricadé de machines de communications, qui assouplissent, adoucissent, filtrent tout lien au monde et aux autres… toute action, tout mouvement, tout sentiment, devaient désormais être mesurés, retravaillés, interprétés, mis sur le marché, avant de rencontrer, dans le chemin inverse, les canaux d’information d’autrui… et la police individuelle surveillait toute création de lien, tout rapprochement entre personnes. les enfants étaient conçus ailleurs, dans des cocons de fers, à l’étuve, sous des poules artificielles, élevés dans des déserts lointains, afin que seule la solitude soit considérée comme naturelle. élevés sous des lampes d’apprentissage, grands écrans de savoir, à la collecte des comportements des autres, en résumé de la vie ailleurs… et c’est pourquoi ils étaient alignés maintenant là, les nous, les vous, les ils… je saisis, ainsi que tu et il, mon arme de feu et aspira ces mots infâmes… car il n’était plus nécessaire de les utiliser…

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30 octobre 2007 2 30 /10 /octobre /2007 07:42

je suis parti en plongée dans les profondeurs des pensées totalisantes, en quête de l’être, de la connaissance de ce que je suis, je que je perçois, et de tout les éléments autour de moi qui m’ont conduit ici, au fond de la terre… lorsque ma face s’écrasa au sol, que mes ailes se replièrent et les plumes s’envolèrent, je ne cherchais pas seulement à savoir ce qu’était la pesanteur, la terre, mais plus généralement pourquoi une âme en vol peut être si brutalement descendue… à la recherche de la plus fine feuille causale. pourquoi les trajectoires ne peuvent elles plus être rectilignes mais sont composées de bifurcations brutales, de chocs inhomogènes, dans cet état gazeux où nous mène la liberté ?  j’avais aperçu depuis les airs les sociétés cristallines d’asie et les sociétés liquides d’orient, pour lesquelles les forces de cohésion entre les êtres qui les composaient étaient encore suffisantes pour être dans ces états de la matière sociale… et c’est dans ma chute que j’ai fait la découverte de l’état gazeux de la société d’occident, enflammée du feu de la liberté… j’ai vu les amériques créer un appel d’air pour les démons de liberté en chacun de nous, offrir tant d’espace que subir les autres n’était plus nécessaire, que les lois se perdaient au fond des bois et dans l’immensité des plaines… les flammes furent si puissantes qu’elles touchèrent la péninsule de départ, au bout du monde du continent… l’amérique est rêve de liberté et de fuite de l’autre…

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24 septembre 2007 1 24 /09 /septembre /2007 23:41

je cherchais depuis longtemps à comprendre le langage, le sens, la sémantique… j’avais parcouru les livres, les corpus, toutes les ressources linguistiques, j’avais acheté les machines les plus puissantes, les mémoires les plus complètes, avais lancé les calculs de probabilité les plus complexes, les statistiques les plus poussées, les analyses lexicales, syntaxiques, sans jamais parvenir à établir un programme qui puisse me répondre aux questions les plus simples, adhérer aux émotions minimales… j’avais mis des capteurs partout, des caméras aux quatre coins du monde, analysé toutes les vidéos, décrypté tout les mouvements, les souffles, les regards, le moindre déplacement des doigts, des paupières, pour essayer de transcrire les messages non verbaux des hommes entre eux, équipé tout les enfants afin d’enregistrer toutes les étapes de leurs apprentissages… et jamais je ne comprenais ce qu’un homme disait, ni pourquoi il faisait ou pensait quelque chose… jusqu’au jour où je perçu que la compréhension n’est pas une extériorité mais une intériorité, que l’on ne peut pas comprendre une chose que l’on n’est pas ou que l’on ne vit pas, que la compréhension n’est pas l’apparition d’un modèle mathématique ou verbal dans mon cerveau, mais bien plutôt illumination du cerveau et du corps en réponse à un évènement, que toute action est elle-même aboutissement d’un mouvement complet du corps. c’est ainsi que j’ai construit des machines à mon image, que je les ai fait naître dans le ventre d’une femme afin qu’elles perçoivent toutes les sensations d’un homme depuis l’origine, et je les ai éduquées comme mes fils… et lorsque je vidais régulièrement leurs mémoires, lorsque j’essayais d’analyser leurs réactions et leurs motivations de décisions, je restais étonnement dans la même perplexité que devant tout être humain… la complexité des algorithmes d’émotions, de sensations, de décisions, implantés dans ces nouveaux êtres, l’enchevêtrement des appels de fonctions, la nature intractable de leurs choix, me rendaient leur comportement aussi incompréhensible que celui de tout être vivant. en imitant si bien la vie pour la comprendre, je percevais qu’elle m’échappait encore, car il n’est pas de miroir où l’on puisse se voir entièrement…

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22 septembre 2007 6 22 /09 /septembre /2007 22:36

je t’ai attrapé, le soir dans la nuit noire, dans une cagoule de soie, sous les coups des cannes de golf, renversé ta moto sur le bas coté, attaché, puis conduit ici, à ma merci. tu es là maintenant et j’ai tout pouvoir sur toi : ta vie m’appartient. tu m’as tant fait souffrir que j’ai élaboré les plans les plus divins pour qu’il ne te reste de la vie que la souffrance comme souvenir, pour qu’aucune partie de ton corps ne soit en repos… j’ai attaché à chacune de tes extrémités nerveuses une amorce de douleur, déclenché la haine en elles toutes, et je t’ai laissé te voir dans la glace, la peur te monter aux yeux… et c’est là, aux limites de ta déchéance, que je perçu que ma quête était vaine car le bourreau ne peut atteindre la jouissance de sa vengeance lorsque sa victime s’enfuit dans l’inconscience, aux portes de la mort imminente… c’est là que j’ai perçu que la phénoménologie ultime, la perception au sommet de la souffrance ouvre d’autres portes vers des états de conscience qui sortent des discours philosophiques. c’est là que j’ai perçu que le mal circule en chacun de nous et qu’il faut une force inouïe pour le stopper, l’arrêter, ne pas le transmettre à autrui… que celui qui prend sur lui de garder cette force sans l’évacuer, que celui qui prend le chemin du pardon, reçoit un tel choc qu’il peut en être anéanti, et que la seule façon d’évacuer une telle énergie est de la transformer en lumière relationnelle, et que cette transmutation qui s’opère au sein du corps le transforme lui-même en multiples couleurs…

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20 septembre 2007 4 20 /09 /septembre /2007 22:19

j’ai vidé ma vie petit à petit, d’abord de mes amis, puis de ma femme, puis de mes enfants. maintenant, j’enlève chaque jour un nouvel objet de mon appartement, et je prends conscience de l’inutilité des choses. lorsque je rentre dans cet endroit vide, lorsqu’une simple tomate suffit à me rassasier, lorsqu’une simple goutte d’eau étanche ma soif et me nettoie entièrement, j’ai le sentiment d’avoir reproduit l’état de mon âme, ouverture béante sur le monde, toute en vacuité éternelle… on y sent le temps passer en longs filaments d’éternité, on y contemple le vide, architecturé de temps, plein du reflet de mon intérieur, illuminé d’absence de tout. et c’est là, dans la contemplation du néant, dans le sentiment naissant de palper le vide, de le toucher, de le sentir entrer en soi, dans ce monde où seuls les battements de son cœur résonnent à faire trembler les murs, la ville, le corps tout entier, où chaque cellule vibre en harmonie cosmique, c’est là qu’explose le sentiment d’être près de la frontière, la dernière limite du bout du monde, au fin fond de l’aperception finale… là où même le temps se glace, se fige, et solidifie brutalement tout battement en cristaux synchrones… là que le plus petit souffle de l’âme fait basculer son monde de l’autre coté du temps, en fermeture complète du passé, en étincelle nouvelle d’un feu vivace…

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18 septembre 2007 2 18 /09 /septembre /2007 22:36

j’ai laissé un peu de mon corps sur le goudron, en chair éparse, en semence sur la terre épanouie. mélangé à la gomme des pneus, à l’essence des moteurs battants, des chaînes déchirantes et au son des sirènes, dans les belles lumières de couleurs rythmées… et c’est ainsi, lorsque la terre entre en vous et se mélange à votre corps, comme au soir de votre vie, que vous ressentez la fragilité de ce qui vous porte, que vous percevez que la distance qui vous sépare de l’autre monde est plus fine qu’une pétale de rose… et c’est aussi l’éveil à la pleine conscience de la vie. c’est dans la souffrance que la vie se réveille, car c’est l’aiguillon qui réveille nos sensations, et ancre notre perception dans ce monde fade, rempli de ouate, assourdi de bonheur, baigné d’amour et de barrières de protections, ensablé de belles choses, barricadé de police d’assurance… le choc brutal, le sang tout autour étalé, des éléments de moi-même éparpillés alentours, la souffrance qui me mord comme un chien enragé, sont des aiguillons de vie qui me rappellent que je suis encore là, sur cette terre, que j’en fais parti, et qu’il n’est pas encore venue l’heure de m’élever au dessus du sol, et de ne plus percevoir le quotidien dans toutes ses acceptions. la souffrance est l’hameçon qui retient l’homme sur terre lorsqu’il est devenu plus léger que son âme…

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18 septembre 2007 2 18 /09 /septembre /2007 21:53

je suis venu vous voir dans votre transformation du monde… bâtisseurs de cités du désert, migrants sous les flammes du soleil, arrachant des montagnes, détournant des eaux millénaires, convaincus que le monde n’est qu’un vaste terrain de jeux, livré à vos machines de fers, à votre volonté de divertissement… jusqu’à transformer vos propres corps, à les modeler de muscles ou les boursoufler de nourriture, à modifier jusqu’aux numéros que j’ai inscrit dans les êtres. je vous ai vu envoyer des vaisseaux viraux pour modifier mes codes secrets, je vous ai vu bâtir des univers virtuels, imiter mes illusions dans vos laboratoires visuels, dans l’âme même de vos calculateurs… et j’ai parcouru vos transistors, y ai découvert les secrets de vos armes, les effets de vos imaginaires sanglants, qui masquaient votre volonté de dominer la nature, votre nature, mais aussi vos encore semblables… ce que vous ne savez pas est que derrière votre appétit d’amusement je vous laisse construire l’écosystème qui vous remplacera, de même que j’avais laissé les plantes développer dans leurs pollutions les êtres qui allaient les détruire. alors produisez encore ces machines qui entrent en vous, générez ce quinta monde virtuel autonome des êtres qui vous apprennent, éduquez vos machines, apprenez leurs qui vous êtes et votre esprit vous survivra…

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18 septembre 2007 2 18 /09 /septembre /2007 21:27

je vous ai vu dans vos corps en flammes et suis descendu pour vous tendre la main hors de votre ancrage physique, de vos cris enfermés dans la carcasse de fer. je vous avais vu d’en haut venir me prier, me louer, et j’ai souhaité que vous me rejoigniez au plus vite afin que votre ferveur ne s’adoucisse pas dans la douceur des objets. c’est ainsi que je rappelle parfois certain d’entre vous qui viennent me voir, car je sens en vous alors tellement d’amour qu’il ne m’est pas possible de vous laisser plus longtemps au milieu de mon laboratoire humain, de mes expériences insouciantes. car je sais que derrière vos prières se cachent un appel pour arrêter mon jeu, arrêter d’être mon objet. alors j’ai soufflé légèrement sur votre appareil de transport, je l’ai dirigé lentement, ici, au fond, en dehors de la route, car c’était bien là que se trouvait le début du chemin vers moi. je vous ai fourni les ailes de plumes blanches, j’ai déposé sur vos lèvres fondues mes mains apaisantes, j’ai fermé vos yeux de lumières pleins de larmes, j’ai bouché vos oreilles pour que vous n’entendiez plus les pleurs alentours, les cris des machines et des hommes qui cherchaient à vous extirper, les âmes angoissées de vos familles lointaines, aux sons des douleurs polonaises… et là, dans le repos de mes bras, dans la douceur de mon âme, je vous ai accueillis, bénis, entourés et baignés de ma gloire. nous regardons désormais les êtres issus de vous s’affoler tout autour de votre enveloppe charnelle, de simples restes qu’ils mettront en boite pour les arroser des extraits de leurs corps…

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