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11 novembre 2008 2 11 /11 /novembre /2008 21:00

toute de noire vêtue. elle avait plantée son glaive en moi, au plus profond, par delà la douleur, là où le cri ne s’entend plus, au-delà des portes de la vie… oui, une porte, que l’on franchit, sans le savoir, où le regard ne sera plus le même, où une douce solitude est en soi, sans appui désormais sur personne…  plus fort et plus faible. sûrement différent, sûrement au regard affirmé par les faiblesses humaines, frère de tous, si proche de tous, et pourtant si éloigné, si lointain, là sans être là, présent en écho à l’autre et secrètement si loin… et de l’autre coté de la porte elle s’est vêtue de blanc,  lui a révélé son chemin initiatique, lui a ouvert ses yeux clos aux paupières si diaphanes, aux battements du temps qui s’envole au loin, comme un oiseau de proie qui renonce à sa victime…

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16 décembre 2007 7 16 /12 /décembre /2007 22:02

elle avait séquestré ses parents. pour qu’ils avouent. pourquoi était elle là ? car elle ne pouvait pas se résoudre à se dire que la seule question philosophique qui vaille soit celle du suicide. faut il réfléchir à la fin de sa vie pour lui donner un sens ? est ce que ce sens ne se cache pas plutôt à l’origine ? à l’origine de son monde ? alors ils étaient là maintenant, les yeux braqués sur elle, sous la torture féminine. et là, ils bafouillent, un désir mutuel, un verre de trop, un regard trop appuyé, et, tu sais, en ce temps là, la contraception, ce n’était pas encore ça… les bras lui tombaient du corps. sa vie ne tenait qu’à un verre… un verre de trop… elle avait lu que la vie était absurde, mais elle ne mesurait pas combien elle était aussi banale. comment donner un sens à sa vie quand elle dépend d’un seul verre ? la question révèle t’elle une absence de volonté ? ou alors ne faut il pas se poser ce genre de question et se réfugier sur les bords de l’indus, à chasser ces pensées en soi ? mais que faire quand elles reviennent tout les jours, au levé, au coucher, au regard de ses collègues… alors elle répondait quand on lui demandait que oui, ça va, qu’elle faisait aller. elle ne savait pas bien vers où, mais elle sentait que quelque chose avançait en elle…

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15 décembre 2007 6 15 /12 /décembre /2007 23:13

elle portait en elle la vie. non pas sa vie, car celle-ci était portée depuis bien longtemps, un peu sans le savoir, avec beaucoup de légèreté et d’inconscience. non, là, elle portait réellement LA vie et tous autour d’elle le lui faisaient bien comprendre. que porter sa propre vie, ben voyons, on n’a pas à s’en vanter, mais porter LA vie, enfin, c’est bien plus sérieux, et même qu’on lui avait mis des hommes en blanc autour d’elle, planté des caméras au fond de son corps, auscultée, palpée, surveillée, envoyé des molécules de toutes sortes pour qu’il ne manque pas tel métal, tel enzyme, protéine… alors la méfiance vint… un peu dépossédée d’elle-même, car sa pauvre petite vie à elle, finalement, paraissait bien fade par rapport à cette LA vie là qui semblait si importante. mais peut être qu’elle portait un être supérieur, qui, à son apparition sortira tout en lumière, se lèvera d’elle et proférera au monde les futures tables de lois nouvelles ?  peut être qu’on ne lui avait rien dit mais qu’elle avait été visitée par un ange aux ailes d’aciers, au regard puissant, venu d’en haut, ou d’en bas ? elle n’en avait pourtant aucun souvenir… à moins que cet ange ait pris les apparences banales de bernard ? mais alors, peut être que la nuit lui serait apparue un peu moins quelconque ? un ange, même déguisé en bernard, ça doit bouger pas mal ? ça ne doit pas bûcheronner difficilement pour s’effondrer en ronflant à ses cotés ? tout ça ressemblait au bernard qu’elle connaissait depuis tant d’années, que l’ange devait être un sacré comédien… mais qui sait, cela c’était en fait peut être déjà passé ainsi il y a deux mille ans ? alors au grand soir tant annoncé, elle mit sa plus belle robe de cérémonie, se parfuma, se maquilla et arriva triomphante aux portes qui s’ouvraient maintenant toutes grandes devant elle. et il sortit… tout en sang… aux ailes immenses… au regard du feu noir qui lui cloua les yeux au fond du crâne… pour ne plus jamais les ouvrir.

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15 décembre 2007 6 15 /12 /décembre /2007 23:08
dans le carcan de sa mère, prisonnière mentale, toute en anorexie finale. puis libérée, par la parole, par les séances allongées… et depuis la recherche de la liberté, partout, dans tout les coins, haletante, en course effrénée, par peur de retomber dans des contraintes, des devoirs moraux, sociaux… ne rien devoir à personne. prendre l’avion pour l’autre bout de la terre, s’affranchir des limites de ce monde, fuir sa pesanteur qui l’empêchait le matin de se lever tellement ses membres étaient lourds, tellement ses sens au fond du lit restaient accrochés… et grossir, grossir, à devenir obèse de liberté, s’inventer des contraintes pour s’en libérer ensuite… alors elle prenait une torche et se plantait à l’entrée du port de New York, à éclairer le monde de sa liberté obèse, en débordement de chairs, en malaise écœurant d’absence de limites… et sa lumière brûlait les âmes des maigres qui se tournaient vers elle, qui semblait si épanouie vue de loin, si resplendissante ! alors ils prenaient des barques, des radeaux, des bateaux, des avions, certains même venaient à la nage pour arriver dans ce lieu attirant. et là elle les écrasait de son surpoids, ils étouffaient de glaces, crèmes, voitures, matériels divers… car ils ne savaient pas que la flamme reçue les avaient transmutés en consommateurs effrénés, de biens, de corps, de liberté sans fin…
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15 décembre 2007 6 15 /12 /décembre /2007 22:53
elle sentait en lui toute la force qu’elle attendait. alors en commando, en panthère, en vipère, toute en ondulation, en cheveux rebelles, en parfums, autour de lui, des regards envoyés, comme des missiles, comme des lassos. et le voir hésiter, s’interroger, être flatté. observer les murailles qui tombent, les défenses petit à petit s’effacer. et savourer sa victoire, entrer dans la place, le plaquer au fond du lit, lui soutirer jusqu’au plus profond de lui-même, l’aspirer, l’absorber, le laisser s’agiter sur soi comme un ouragan sans espoir. et se relever, plus grande que le monde, plus forte que lui, des éléments de son corps en elle, le laisser épuisé, vidé, avec comme petit sentiment de satisfaction la croyance qu’il l’avait dominé… et elle partait, directement au ciel, toutes ailes déployées, comme un aigle aux regards d’acier… il ne saura jamais… jamais qu’elle l’avait épargné, jamais qu’elle avait été envoyée par ses sœurs, en mission spéciale, en mission de diversité biologique… il avait été repéré depuis longtemps, observé lors d’opérations spéciales, par des équipières qui parcouraient le monde en quête des meilleures caractéristiques, des capacités exceptionnelles… sélection des meilleurs, reproductrice de l’espèce… tout un boulot pris dorénavant très au sérieux car la femme n’est elle pas l’avenir de l’homme ?
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27 novembre 2007 2 27 /11 /novembre /2007 21:13
elle était là, le regard droit. au fond de son lit. au fond d’elle-même. revenue de loin, de là bas où la guerre, de là bas aux sons des balles et des corps qui tombent… alors dans son lit, au fond, elle avait chaud. elle n’entendait plus les rivières au son du rouge, ne trébuchait plus sur les grandes marques béantes en les corps. et depuis, elle ne pouvait plus. plus porter. plus porter la vie, ni sa vie. tout au fond d’elle-même, dans son lit intérieur, tant de cadavres. tant de visions. et ceux qui étaient ses amis, un jour plein de machettes, un jour qu’elle ne compris pas… et les lames de fer volent encore dans son lit, dans sa tête, et elle n’aime plus le métal, les éclats de soleil dans les reflets du reste des siens. au dessus de sa tête toujours ce métal en suspension, en attente, en promenade complexe, en balance continue…
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26 novembre 2007 1 26 /11 /novembre /2007 23:11
elle, toute en longueur. les yeux au ciel, les cheveux dans le vent du nord, parcourue du sable des dunes sauvages. caressée de désir, enlacée par les herbes sauvages… du fond de l’enfance, en observation de ceux dont elle vient, en volonté de prendre son père pour le sortir du désamour maternel… et depuis, sauver les hommes de leur tristesse profonde, les écouter parler des femmes, en oubliant qu’elle en est elle-même une… alors au fond des livres à la recherche des schémas qui se bâtissent dans les têtes, au fond des âmes, en lecture de la gentillesse de l’observateur de Vienne, de l’analyste de la psychée… et puis ensuite partout sur le monde porter son regard bienveillant, accourir aux téléphones amis qui demandent de l’aide, récolter les larmes au fond de soi, devenir un grand lac intérieur, et se dire que oui, un jour, il viendra celui qui la videra de cette matière noire, celui qui l’aimera comme elle aime les autres, tout les autres… oui un jour il sera là, le grand amour, avec un grand A, un très grand A, si grand qu’on a envie de s’y blottir, de s’y loger, qu’on s’y sent protégée à son abris… et l’hiver vint, et les feuilles tombent, et les lettres s’envolent, le A dégringole, le R prend son envol… et du grand amour ne reste plus que du mou… car c’est le destin des hommes et des femmes : une illusion éphémère les rapproche, un aveuglement les encercle, ils perçoivent l’éternité aveuglante, ils fondent l’un en l’autre… et doucement l’étreinte se fait moins forte, les feuilles mortes s’insèrent entre eux, le quotidien les gratte, et l’hiver vient… violence des feuilles mortes…
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26 novembre 2007 1 26 /11 /novembre /2007 23:03
elles ne comprenaient plus. pourquoi partaient ils tous ? où allaient ils ? elles avaient mis des siècles à les sélectionner, à les ramener à la maison, à en faire des gentils, pleins de câlins pour les enfants, tout en bisous et travaux ménagers… et puis ils étaient devenus ennuyeux, fatigants, prévisibles… alors elles rêvaient d’autre choses, de types rigolos, attentionnés, rigolards, qui les emmèneraient, oui, là bas, au-delà du quotidien, en dehors des frontières de leurs corps, qui les embraseraient de leurs forces… alors, dans les forêts profondes, se réunissaient les hommes, qui palabraient et discutaient… et que faire pour leur plaire maintenant que gentil que nenni on en veut plus, que pas plus qu’une crotte ça ne vaut ? alors un jour un espion dans les soupirs d’une femme recueilli leurs secrets espoirs. des drôles, des marrants, du rêve qu’il fallait maintenant leur amener, et plus parler du quotidien car y en a marre des couches et des marmots, c’est bon on a déjà donné… alors dans la grande forêt on entendait des rires, des architectes de rêve, des constructeurs d’histoires, des bâtisseurs de monde. et on servait à chacun son lot, qu’il irait distribuer à sa belle dans la grande ville, pour vite revenir s’abreuver auprès de ses potes, car il faut quand même recharger les batteries et les idées, et puis, le rêve, ça ne dure qu’un petit peu, faut pas trop rester, sinon ça retombe, comme un soufflet, comme la lourde réalité qui nous ramène sans cesse la face dans la terre… et dans la ville des femmes, on voyait aller et venir les maris, partir soudainement vers des destinations lointaines, dans des bois sacrés, aux odeurs de force, aux sources des hommes…
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26 novembre 2007 1 26 /11 /novembre /2007 22:59
« pourquoi tu te lèves le matin ? ». elle avait pris cette phrase comme une claque, un coup de poing en pleine gueule… demande t’on à la lune pourquoi elle se lève ? non. elle se lève, un point c’est tout. tout comme elle. elle se lève, c’est plus fort qu’elle. c’est comme ça. elle prend son corps, le trimballe en salle de bain, y fourre quelque morceaux de pain, l’entoure de quelque tissus et le projette dans le métro. et ça roule, et ça coince, et ça râle, et ça parle des prochaines vacances où on sera heureux, où on sera au chaud, loin de cette boite de sardine qui pue, avec ces têtes toutes pareilles… alors parfois, quand elle s’apercevait dans quelques reflets des couloirs, lorsque la musique lui cisaillait les oreilles, elle se rêvait sur la plage, bouffée de moustiques, sollicitée de ventes, entourée de regards (mais on ne touche pas)… et elle arrivait au boulot, à la caserne, à subir son chef, et à lui sourire à pleines dents alors qu’elle a envie de le bouffer, de le dévorer, de lui arracher sa tête… alors elle promène ses doigts sur le clavier, mord ses collègues de mails rageurs, car elle est chef elle aussi merde ! et c’est la guerre des mails, et elle construit des tranchées, des réponses automatiques, des « très cordialement » qui veulent dire « va te faire foutre »… alors parfois elle aimerait prendre un gourdin et qu’on règle tout ça comme au bon vieux temps, où tout était clair, où une claque remplaçait le sourire mielleux à la collègue… et puis cette gourde là, qui drague ce mec… pourquoi ? pour faire d’autres types qui vont s’entasser dans la boite de sardine, lui piquer son air… alors le soir quand elle rentrait, quand elle plongeait avec délectation dans son grand lit tout noir, elle savait exactement pourquoi elle se couchait, mais jamais personne ne lui posait cette question !
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18 novembre 2007 7 18 /11 /novembre /2007 21:24
elle était en blanc. le plus beau jour de sa vie. aussi le jour de sa condamnation… elle ne le savait pas encore. condamnée à obéir à ses fantasmes, à sa culture de classe, au mépris… et au jour le jour, la réalité se faisait plus menaçante, en intrusion acérée dans ses rêves de vertus, dans ses rêves d’homme parfait… un mari, pour soi toute seule… mais qui s’envole, qui papillonne… et les enfants là, au creux du ventre, comme une ancre qui la retient, qui l’attache à ses idées, à ses convictions qui tombent, à sa volonté de venger son enfance… déjà un père qui partait… déjà un père admiré, qui ne voulait plus mais qui l’a quand même faite, un père rattrapé au lasso, attaché au port, mais qui gardait un regard sur l’océan, en miroir du ciel… alors un père qui prit une échelle pour rejoindre ce ciel et y monta. une grande échelle, très grande, qui tombe quand on arrive au bout, au bout du monde, au bout de son rouleau, au bout de sa force d’homme, épuisé de femmes, d’attaches et de remords… alors elle voulait se venger de son enfance, de sa famille sans famille, de ses parents qui ne s’aimaient plus depuis… depuis même avant qu’elle n’arrive… elle voulait réussir sa vie et sa famille… et le piège était là, dans cette volonté de réussir, qui est condamnation à l’échec. car la volonté est un peu comme cette grande échelle, de laquelle on tombe tout au bout… et les enfants au milieu des pattes, et on en rajoute pour attacher l’autre qui regarde déjà ailleurs… alors on en fait encore et encore, on jette des lassos autour du cou, on met des fers aux pieds et on se répète tout les jours qu’on est heureuse, heureuse de sa famille, heureuse de son mari parfait, mais oui, elle en est sure, qu’il l’aimera de nouveau, et ils partiront, et tout au bout de l’échelle, ils les feront ces voyages si souvent retardés, si souvent rêvés… alors les enfants envolés, le petit dernier parti, c’est sûr, là, maintenant, le bonheur va enfin lui sauter à la figure, ce cochon de bonheur qui s’est si souvent caché, au fond de ses larmes, dans ses mains sales du nettoyage quotidien… et non… … … avec le dernier parti, c’est aussi le grand qui est parti, l’ensemenceur, le rêve, les fantasmes. arrivée au bout de l’échelle, sans pouvoir se retourner, et plus rien… juste la tête dans les nuages, à voir son corps délavé, ses cheveux se détacher, se mélanger aux nuages… et voir le ciel s’ouvrir d’une lumière au loin…
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