Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Rechercher

Archives

30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 22:23

un regard bizarre. alors il l’avait poussé devant la grosse machine. un peu de bruit. et il est parti. parce que peur. un peu. peut être pas bien en fait. mais un regard méchant. sûrement. alors la police partout, qui sonne si fort. et des vidéos. de protection, non, pas de surveillance, de protection contre lui-même. et son visage partout bien clair, et son corps, qui pousse ce gros, si fort, si loin, et le choc, si fort, si lointain. alors les menottes, les cris, alors que les yeux méchants, il les avait vu, forts, lourds, et si méchants, et ces voix si fortes, pour le défendre, se protéger. chacun pour soi, alors il l’avait fait pour lui.

Partager cet article
Repost0
30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 22:00

il l’avait laissée partir. s’évanouir plutôt. mais peut être n’avait elle jamais été là. un peu comme le reste sans doute. une impression toujours étonnante d’absence d’adhésion. une étrangeté première. alors quand dans la brume il voyait encore un peu son contour, il pensait plutôt à d’autres formes, qui allaient et venaient. il n’avait pas prévu d’être seul ce soir. mais il l’était. encore une fois. une fois de plus. ce n’était pas bien grave, ce n’était que la vie. toujours elle, si prévisible finalement. s’aurait pu être des soldats, aux baïonnettes éclatantes, au rouge ondoyant, s’aurait pu être la vague, si grosse de corps, la flamme au kérosène si entêtant. non. ce n’était rien de plus qu’une lourde absence…

Partager cet article
Repost0
4 avril 2010 7 04 /04 /avril /2010 17:37

tu es quelqu'un de bien. ces mots résonnaient encore doucement, car il ne savait pas ce que cela voulait dire. mais pourquoi une telle phrase sortait elle de sa bouche ? car ils avaient passé une belle après midi ensemble ? et que du don de ce temps partagé elle le remerciait par une phrase gratifiante ? mais la stupeur venait aussi de ce mot maintenant étranger, car ceux qu'il entendait au travail étaient tout autre. c'était plutôt performant, efficace, leader, et autre musique d'entreprise qui le baignait certains jours. c'étaient aussi des étiquettes dites pour flatter auxquelles il s'était habitué au fil du temps, un peu comme dans un brouillard sémantique qui nous entoure lorsque le portail d'entrée était franchi. et puis le soir seul, c'étaient les infos qui l'entouraient, avec son univers de morts, attaques, chômage... un autre brouillard en fait, auquel on s'habituait aussi. alors de cette phrase surgissait tout un monde oublié, un tas de copains maintenant disparus. c'était le mot gentil qui repointait de son nez, un peu timide, car c'était miracle s'il avait survécu... mais chut, caché au fond de lui, en réfugié profond, en reclus, car ce ne sont plus des choses que l'on avoue, même sous la torture, sous peine d'être exclus du brouillard habituel de l'entreprise, car c'était en fait faiblesse révéler, et les grands inquisiteurs libéraux étaient là, à traquer les faux convertis. il avait assisté un jour à l'apparition incongrue du mot gentil, ou peut être même serviable, prononcé par un cadre lors d'une de ces messes à la gloire de la stratégie d'entreprise. mais prononcé vite, très rapidement, un lapsus en fait. mais trop révélateur. les regards s'étaient tournés, les hommes levés, et le brouillard devenait plus dense, si lourd que l'orateur sentait maintenant les grêlons frapper son corps, sa langue, jusqu'à ce que le mot gise sur l'estrade, agonisant... alors le soir, pour ne plus revoir ces souvenirs remonter, il se défoulait sur le premier clavier venu pour s'en libérer, les foutre dans une belle fenêtre informatique, et la fermer bien vite, la balancer bien loin sur des écrans distants, en gros les envoyer en exil, au soulagement de ne plus les entendre...

Partager cet article
Repost0
21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 18:03

la mer aime la lune. elle la suit, un peu partout ou elle va. alors, quand elle décide, les nuits noires, de s’échapper des hommes et de partir un peu dans la galaxie, la mer la poursuit et la couvre de son manteau bleu, la réchauffe de ses coraux blancs, et l’illumine de poissons tropicaux. c’est la parade au milieu des planètes, à se faire plus belle que les autres, à danser parmi les gentils neutrinos et la douce matière noire… et, avant que le soleil ne revienne pour gronder de ses rayons durs, pour lui rendre encore cette couleur blafarde qui fait fuir tant de météores amants, elle s’admire une dernière fois, couleur saphir…

Partager cet article
Repost0
21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 17:51

se pardonner à soi même, pour les chemins qui mènent si loin, dans ces contrées que nous n’imaginions pas, alors que nous pensions que tout était sous contrôle. sous contrôle du grand récit fédérateur, sous la toute puissance de la parole, sous le regard de la raison… et puis si loin de l’objectif fixé, à corriger en permanence les erreurs imprévues, les effets collatéraux aux impacts si forts, à courir toujours derrière les résultats de son récit, et puis voir qu’il ne couvre qu’une toute petite partie du monde, si petite qu’elle n’est pas plus grosse que l’épingle qui attache encore nos certitudes… alors aller dans les grands magasins, pour se donner un peu des pulsions de plaisirs par les achats variés, se divertir dans les grands théâtres, pour oublier que les conséquences nous échappent si profondément que seul le pardon et l’immédiateté peuvent encore nous sauver. ne pas regarder l’avenir, ne plus regarder ses enfants, pour ne plus voir en leurs yeux le monde qui va venir, à l’allure d’un bolide écarlate. et puis danser, sauter, étourdir le monde de musique, afin de ne plus raisonner, de ne plus agir sur le monde qui nous échappe, tuer la raison en nous qui nous approche si loin de la folie, que l’on sent maintenant son souffle aux relents de toute puissance.

Partager cet article
Repost0
21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 16:57

face à l’ours qui volait vers lui, face à la mort qui l’enlaçait maintenant de ses douces griffes chocolat, il ouvrait grands ses yeux candides. plus de philosophie, plus de livres, plus de questions sur le monde, juste sa compagne qui le rejoignait là, si brutalement, sans prévenir, jalouse de son rire. il savait que sa joie dépendait d’elle, qu’elle était en fait compagne de la vie, que sans elle il ne riait pas, que toute chose était d’une fadeur sans limite, quasi inexistante, qu’elle était le fond de l’univers, qu’elle tapissait le chemin de tout homme. c’est à ses cotés qu’il roulait si vite en moto, les roues au dessus de la route, à voler de ses grandes ailes blanches, c’est à coté d’elle qu’il balayait l’air des notes argentées de son saxo, qu’il plongeait si loin au fond de l’eau, tout au bout de lui-même, tout en proximité de ses bras. et puis parfois il la voyait, dans des camions qui le frôlaient, dans des femmes aux sourires si doux, aux dents si acérées, aux balles qui passaient tout à coté… toujours compagne inconnue, transparente, à la clarté des eaux cimentées de la ville. et maintenant s’offrir à ses griffes, à ses crocs, si profondément en soi, à ses pensées inutiles, et puis la voir repartir, malgré son visage arraché, à accepter que non, ce n’est pas cette fois ci qu’elle vous emmènera…

Partager cet article
Repost0
21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 16:40

tout lui échappait. un peu comme l’air expiré de son corps. impossible de ne rien contrôler. liberté absolue de toutes ses créations, produits, enfants, souffles, pensées… même ce qu’il pensait être lié à lui était d’une liberté déconcertante, effrayante, infinie… à peine né, à peine libre, détourné,  échappé, envolé. son corps même était lieu de projection des pensées d’autrui, comme le porte manteau de leurs fantasmes...

Partager cet article
Repost0
7 février 2010 7 07 /02 /février /2010 19:20

la mer était couverte de livres. au milieu, le sien, noyé dans la masse, pas plus visible que les autres. une marée de livres. les vagues les refluaient sur la plage, pleine de pages, de mots et de lettres qui courraient partout, happés par les oiseaux, par les vents et les crabes qui déchiraient tout. et le sable se mêlait aux lettres, les recouvrait, les polissait… une simple pellicule de savoir en fait, juste au dessus de l’océan inconnu, vaste matière noire dont il ne savait rien. alors il pris ses bouteilles de plongée et quitta le rivage qu’il pensait représenter la totalité du monde. partir de l’inconnu et du mystère, refuser de le comprendre mais y nager, au souffle coupé, à perdre haleine, car il nous baigne, est présent partout, en tout, beaucoup plus profond que la connaissance… et le soleil se leva, perça les flots, évapora les livres et pénétra au fond des eaux, au fond de lui.

Partager cet article
Repost0
7 février 2010 7 07 /02 /février /2010 18:09

des écouteurs rivés sur les oreilles. plutôt encastrés, enfoncés. du rock à fond, à ne plus entendre le tir des canons. et avancer, en y voyant presque rien, à écraser une bagnole à droite, à gauche, toujours bouger pour ne pas se faire brûler la tronche par un tireur isolé, là, derrière ce mur, là, depuis cette fenêtre, là, par ce gamin qui porte un truc dans les bras. pas catholique, pas clair. alors une salve. et on file bien vite ailleurs, pour ne pas y passer soi aussi. et on augmente le son, toujours plus, fort, pour ne laisser que son corps ici, à appuyer sur la gâchette, à tout péter, la trouille au ventre, parce qu’on veut vivre, parce qu’on ne pense qu’à sortir de cette merde en fer, qui pue et qui brûle. parce qu’on ne sait pas comment on s’est retrouvé ici, juste pour la signature, pour les études, pour apprendre au pays, dans des grandes universités pleines de vert, même si parfois là bas aussi, la mitraille arrive, mais là bas on s’en étonne alors qu’ici, c’est normal, c’est son job. il faut tuer pour étudier, buter pour ensuite apprendre la morale et le droit, défendre les faibles et tout le baratin. c’est ce qu’on lui avait dit. qu’jamais y aurait la guerre, que le monde en paix, bien sûr, que seulement protecteur de la paix il serait, que les femmes viendraient l’embrasser, le couvrir de leurs bras, de leurs joues, que sa peau pleine  de leurs cheveux et de leurs parfums serait incrustée. un libérateur qu’il serait ! admiré et adulé ! et plus tard à ses petits enfants, au coin du feu, il leurs montrerait les photos, la joie des habitants et le sourire des enfants. alors il avait signé, et il pensait à ses futures études de droit, et oui, pour défendre le pauvre et l’innocent… et puis il était là, à en buter tout les jours, innocent ou pas, y avait plus de différence, il fallait buter ou être buté. et puis les femmes n’étaient pas vraiment là, à se planquer ou venir pleine de sourires juste pour le cajoler de bombes et de sang… et puis les sourires des gosses, il en avait pas beaucoup vu, plutôt des têtes défoncées, apeurées, pleines de sable et de terreur. alors pas de photos, sinon quoi dire aux petits enfants ? qu’il en avait bousillé plus d’un là bas car ils cachaient peut être une grosse bombe ? mais oui, c’était sûr, au fond d’un souterrain ou d’une caverne, dans des citernes ou un camion. ils avaient fouillé partout pour la trouver, cette putain de bombe, pour montrer au monde que non, ils n’étaient pas venu ici pour rien, ils avaient pas tout pété pour un truc qui n’existe pas, juste un fantasme, un conte de bonne femme, ou plutôt de vieil homme… à se demander s’il ne fallait pas l’inventer cette bombe ! et puis tant pis, la réaction même de ces gens ne justifiait elle pas  l’intervention ? alors il montait encore le son pour ne pas voir son avenir plein de contradiction lui péter à la tête…

Partager cet article
Repost0
7 février 2010 7 07 /02 /février /2010 17:09

à la fin d’un dîner en ville, une nouvelle rencontre peut elle être possible ? sa réponse, elle s’en souvient. un caméléon qui leur bouffait leur cervelle pour aller vers d’autres espaces psychiques. là, au coin d’une table, le constat brutal d’une simple recherche frénétique de sens. alors elle prend conscience, consternée, que personne ne compte vraiment pour personne… et nous alors ? et non… en fait, seul l’effet dévastateur de ses paroles... mais il s’est déjà engouffré dans le métro… alors colère et cauchemars… mais ne faut il jamais laisser les autres malheureux ? elle ne supportait pas de le savoir si insensible à l’intention des autres qu’il en était quelqu’un de bien…

Partager cet article
Repost0